jeudi 25 janvier 2018

Chapitre 7 : Entre espoir et inquiétude, Carpe Diem

Entre espoir et inquiétude, Carpe Diem 

Jeudi 25 janvier 2017

Voilà ce qu'écrivait ma maman il y a quelques jours : 
"Malheureusement depuis mi-décembre 2017, son état s'est aggravé, Boby était fatigué, ne mangeait plus que quelques petites bouchées par-ci par-là. Le verdict est tombé : l'insuffisance rénale s'est aggravée, 2/3 de ses reins ne fonctionnent plus, définitivement détruits. L'augmentation de l'urée a contribué à créer des ulcérations du tube digestif, limitant également l'alimentation avec des difficultés à avaler et une perte totale d'appétit.
La vie de Boby ne tient plus qu'à un fil, mais ce fil est là, ténu certes, mais suivons-le comme le fil d'Ariane, pour que Boby puisse continuer à mener sa vie de petit chien joyeux, plein d'amour, un petit cœur qui a tant souffert dans sa chair et dans son esprit.

Boby a eu son bilan de contrôle après 5 jours de perfusions. On est en droit de croire que des soins intensifs lui permettront de profiter encore de la vie. Les résultats sont encourageants : l'urée a diminué de 2,20 à 1,12, la créatinine de 52 à 42, le phosphore s'est normalisé et il commence à s'intéresser à un peu de nourriture.
Amaigri et déshydraté, Boby pesait jeudi dernier 13kg750. Aujourd'hui il a repris du poids, 14kg250 et son état d'hydratation est bon.
Il va devoir encore être perfusé 3 fois par jour jusqu'au 15 janvier, le prochain bilan sera fait le 16.
Le vétérinaire a été très touché par sa gentillesse, son acceptation des soins, son regard plein de tendresse dans lequel il pouvait lire comme un "merci".

Boby a eu son bilan de contrôle hier après 12 jours de perfusions. La situation qui s'était nettement améliorée après les premières perfusions, a encore un peu progressé, mais il semble qu'on ait atteint un point de stabilisation avec une urée à 1gr et une créatinine à 42. Boby a perdu du poids, n'arrivant pas à s'alimenter mais en revanche il a retrouvé un peu d'appétit hier. Le prochain contrôle aura lieu le 24 janvier.

Boby a eu la chance de pouvoir être perfusé à la maison, 3 fois par jour durant environ 2h30 - 3h à chaque fois, tout d'abord pour son confort et pour éviter les frais d'une hospitalisation."

Depuis le 5 janvier, ma maman m'emmène souvent voir mon docteur.




A chaque fois il me fait une prise de sang et me regarde partout. Il est gentil avec moi ce docteur, et il dit beaucoup de choses à ma man. Je ne comprends pas tout, mais souvent il la félicite. Je sais que ma maman m'aime beaucoup et moi je l'aime si fort aussi.

Il a prescrit d'abord 5 jours de perfusions, mes reins allaient un peu mieux, mais pas assez améliorés, alors il a dit de continuer encore pendant une semaine. C'était bien long.
Il y avait un rituel chaque jour, ma maman se levait tôt, on allait tous faire nos besoins dans le jardin, souvent il faisait encore nuit noire, on rentrait prolonger la nuit. Mes frères et sœurs dormaient dans le lit ou leurs paniers et moi je rejoignais le canapé , ma maman s'installait, prenait ma petite patte enlevait les bandes de protection, et branchait la perfusion. 2h30 à 3h où elle restait à côté de moi, son ordinateur sur les genoux. Je m'endormais souvent la tête sur sa cuisse, j'aimais bien, de temps en temps je sentais sa main sur moi, elle me parlait doucement, m'encourageait et bien lové, je ne bougeais pas. Quand le flacon était terminé, elle enlevait le fil attaché à ma patte, remettait le pansement et même une grande bande pour que je ne puisse pas arracher mon cathéter en jouant dans le jardin.





Et tout recommençait en début d'après-midi et le soir après dîner.
Le dernier jour, comme j'étais heureux de sentir ma patte libre, plus de "fil à la patte", plus de sparadrap qui irritait ma peau rasée, libre de courir, de jouer, de me rouler en boule sans crainte...
Il pleuvait beaucoup tous les jours, mais je n'ai pas hésité à sortir, tellement j'étais heureux.

Malheureusement le contrôle n'a pas montré un grand bénéfice de ces perfusions supplémentaires.
Je ne mangeais toujours pas grand chose et de très petites quantités à chaque fois. Mon meilleur repas était la nuit, peut être une vieille habitude de la forêt, quand tout était paisible, plus de bruits, plus l'agitation de la ville que j'entendais de loin...

J'ai beaucoup de médicaments à prendre et pas tous en même temps, là aussi un rituel : le Semintra au lever. Quand je vois ma maman arriver avec le flacon et la petite seringue bleue, je cache mon museau sous la polaire, mais de toute manière, elle arrive toujours à la glisser dans ma bouche, alors résigné, j'avale. Ce n'est pas si mauvais. Une heure plus tard, ce sont les pansements pour mon tube digestif, encore une seringue, mais depuis quelques jours, c'est un liquide blanc qu'elle me donne à la cuillère et j'aime mieux.
Une heure encore plus tard, de nouveau une seringue avec l'Ipakitine, alors celle-là je n'aime pas du tout et mon petit repas. Et le soir c'est l'Oméprazole, encore les pansements digestifs, encore l'Ipakitine...
Ma maman s'ingénie à me préparer des petits plats que j'aimerais, mais si j'apprécie un jour, le lendemain, je suis vite écœuré et ça ne passe plus. Alors elle change, mais toujours ma pâtée K/D, qu'elle enrobe de douceurs et des friandises spéciales. Mais quand j'en ai avalé quelques unes c'est un record.


Hier je suis retourné voir mon docteur. Je me sentais plutôt bien, il était content de me voir. Pourtant j'ai encore perdu du poids : 13kg02 ! 
Et là grand étonnement de mon docteur et de ma maman devant les résultats de la prise de sang, ils n'ont jamais été si mauvais ! Mes reins ne fonctionnent plus ! 
Il m'a donné un autre médicament et dit à ma maman que si je me déshydratais, on allait refaire des perfusions pendant quelques jours.



J'ai bien vu que les yeux de ma maman brillaient comme un diamant mouillé, ils brillent toujours quand elle me regarde, mais pas comme ça. Alors au retour, j'ai posé ma tête sur elle, je savais que j'allais retrouver ma maison et ma famille. 


avec Onyx et ma Lucy


avec Leeroy, on est copains maintenant




Mais pour combien de temps ?
Une nouvelle bataille s'engage contre la maladie, j'ai tellement envie de voir longtemps encore chaque matin le jour se lever sur nos montagnes ! 
















2 commentaires:

  1. Françoise, j' avais mal lu !!! je croyais que c' était les infos de l' année dernière !!! que ça me fait de la peine !!! saleté de maladie ! ne le laisse pas souffrir, s'il ne veut plus manger , il faut te préparer au pire ... tu peux m' appeler, si tu veux en parler 05 56 03 67 92 ou 0675877715

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  2. Je vous souhaite de tout coeur que vous puissiez encore longtemps voir se lever le soleil sur vos montagnes. Amitiés et caresses aux toutous.

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